Le Crowdfunding ou financement participatif

Est-ce fait pour vous ?

 

Le crowdfunding, avec son origine si anglo-saxonne, ne parle sans doute pas à tout le monde. Aussi appelé financement participatif, le crowdfunding est une méthode qui prend de l’ampleur notamment sur les réseaux sociaux.

Mais qu'est ce que le crowdfunding ? Il prend beaucoup de formes, rien qu’en tombant sur des vidéos d’influenceurs sur youtube, il est parfois demandé de soutenir un projet en versant une somme sur Tipeee. Une autre forme est la participation à l’achat d’un château ou à la sauvegarde du patrimoine, ou encore la contribution à l’achat d’un bien immobilier.

Et oui, le financement participatif est la tendance de ces dernières années et s’applique à beaucoup de domaines (immobilier, artistique, vulgarisation de l’histoire). La digitalisation offre diverses opportunités aux créateurs ainsi qu'aux communautés.

Que vous soyez l’initiateur ou celui qui verse une contribution financière vous devenez acteur d’un projet, vous le portez ensemble. Ce qui caractérise le crowdfunding est le fait que chacun peut verser des petites ou des sommes plus importantes. Le financement participatif ouvre le champ des possibles. 

Courte définition du Crowdfunding

Le crowdfunding ou financement participatif est une nouvelle forme d’investissement. Il est issu d’un mouvement où l’investisseur (qui est un particulier) est remis au cœur du processus de décisions dans le lancement d’un projet. Cela permet de collecter des petits montants via une plateforme en ligne. Il y a donc trois acteurs investis dans un projet :

  • l’investisseur,
  • le créateur du projet,
  • la plateforme.

Le financement participatif est un processus démocratique où l’on redonne la parole au peuple car chacun peut décider d’un projet, le soutenir et obtenir une contrepartie monétaire ou en nature sans attendre des grandes institutions une participation. Et c’est cela qu’il faut mettre en lumière.

Bon à savoir

Du moment où vous soutenez un projet, vous vous sentez investi par ce projet, vous participez activement à sa réalisation. Vous devenez autant acteur en tant qu’investisseur que le créateur du projet.

Crowdfunding : quelles contreparties, quels types de versements ?

De multiples plateformes réunissent les projets, les piliers (ou montant) à atteindre mais aussi les contreparties à espérer. Les dons versés peuvent être de l’ordre de 1€ à 10 000€. Là encore, les contreparties sont indiquées sur la plateforme mais non obligatoires.

Il peut s’agir d’une défiscalisation des dons versés, de cadeaux (pack château, bracelet, badges, cartes postales, visites gratuites), ou même d’un rendement (retour sur investissement).

Tous les projets de Crowdfunding ne sont pas seulement basés sur le don, d’autres permettent de devenir actionnaire ou d’avoir un rendement sur l’investissement. Grâce à nos quatre intervenants, nous allons vous donner quelques idées de Crowdfunding.

Les différentes formes de financement participatif

L’immobilier a toujours été une valeur sûre pour les ménages. Le crowdfunding immobilier est dans cette veine, sûre et rentable. Mais décliné en de multiples formes, il est intéressant de jeter un oeil pour en percer les mystères. Nous allons vous présenter le financement participatif en tant que placement financier avec Lymo et Hellocrowdfunding, et le financement participatif alternatif avec adopte les chateaux de Meauce et de la Mothe-Chandeniers.

Le cas de Lymo avec Jean-Baptiste Vayleux

Lymo : plateforme de crowdfunding

De gauche à droite : Gilles Roucher, Jean-Charles Taylor, Jean-Baptiste Vayleux, Damien Truchard

Lymo est une plateforme en ligne de crowdfunding immobilier créée en 2013 qui permet d’investir dans l’immobilier à partir de 1000€ avec un objectif de rendement de 10% pour l’investisseur.

Journaliste : Pouvez-vous nous expliquer en trois points comment fonctionne le crowdfunding de Lymo ?

J-B. V. : Lymo est une plateforme de crowdfunding qui est à part car la société et à la fois plateforme et opérateur immobilier. Elle fonctionne selon le schéma suivant :

  1. Ce sont des particuliers qui prêtent de l’argent à des opérateurs immobiliers. Avec cet argent plus celui de la banque, l’opérateur immobilier va acheter un terrain pour construire un lotissement qui sera revendu. Qui dit vente dit marge donc remboursement des investisseurs. Il faut savoir qu’il y a trois types d’opérateurs immobiliers : Achat d’un terrain nu + construction = promoteur immobilier / Achat d’un bâtiment existant + rénovation = marchand de biens / Achat de grands terrains + découpe pour la vente individuelle = lotisseur.Lymo réalise ces 3 types d'opérations.
  2. Nous expliquons sur notre site Internet les détails d'un projet (emplacement, points forts, points faibles, bilan financier, etc...) lors d'une phase préparatoire qui dure entre 7-10 jours. A une date fixée et à un horaire défini, il est possible de verser de l’argent. La collecte est très rapide, en général une dizaine de minutes.Nous avons réuni 520 000€ en 28 minutes pour le dernier projet
  3. Alignement d’intérêt. Lymo ne se rémunère pas au début de l’opération et c’est pour cela que notre principe est vertueux. Nous sommes d’ailleurs une des seules plateformes qui ne se rémunère pas au début de l'opération en prélevant des frais auprès de l'investisseur : Lymo se rémunère en vendant les logements. Il n’y a pas d’intermédiaire et beaucoup de transparence, mais surtout l’envie d’être vertueux, d’avoir un vrai produit de qualité. La situation est du win win ou loose loose.

Journaliste : Qu’est-ce qui définit le rendement de 8-12%, le risque ?

J-B. V. : Puisque c’est le risque qui détermine la rentabilité du projet alors plus le risque est grand plus la rentabilité sera élevée. Ce placement financier comporte le risque de perdre le capital engagé. Mais cela n’est jamais arrivé. Pourquoi ? Parce qu’il y a une subtilité.

Avec l’argent collecté, nous allons acheter un terrain. Mais si le projet ne se fait pas, on revend le terrain car un terrain ne peut pas passer à 0€ du jour au lendemain. Nous revendons le terrain et nous remboursons l’investisseur.

Journaliste : Il n’est pas possible de défiscaliser les gains. Mais quelles impositions m’attendent en investissant dans ce projet ?

J-B. V. : Les intérêts des plus-values vont être portés avec la flax taxe à 30% vs. 39,5% actuellement.

Journaliste : Sur votre site Lymo il est inscrit que ce type d'investissement est risqué et qu’il est possible de perdre la mise investie. Pourquoi peut-on perdre l’intégralité du capital ou comment éviter de le perdre ?

J-B. V. : Cela ne s’est produit qu’une fois. Nous avions collecté de l’argent, nous avons acheté le terrain mais nous n’avons pas pu construire le lotissement. Ce fut un échec. Nous avons décidé d’adopter le plan B puisque le projet initial était tombé à l’eau. Alors concrètement :

  • Plan A : 10% de rendement mais cela n'a pas marché.
  • Plan B : 6% de rendement au lieu de 10%. C'est Lymo qui a perdu de l'argent.

Nous avons perdu tous les deux (l'investisseur et Lymo), l’investisseur a eu moins d’intérêts qu’il espérait, et nous avons perdu de l’argent. Nous aurions pu ne pas verser de rendement mais nous avons fondé notre concept sur l’alignement des intérêts, sur un concept vertueux.

Ce que nous voulons, c’est proposer des produits de qualité. Nous voulons préserver notre image. Et le bouche à oreille est l’un des piliers de notre communication. Nous ne faisons pas de publicité et plutôt que d’investir dans le marketing, nous investissons dans le produit. Si un produit est de qualité alors il se fera connaitre automatiquement.

Le rendement est défini par le risque. On est sûr entre 80% et 90% que le projet sera une réussite. Et chez nous, il n’y a pas de trop risqué ou de moins risqué, nos projets sont à peu près au même niveau de risque et de perte. Sur 31 opérations, deux n’étaient pas à 10%, une était à 8% et l’autre à 12%.

Le cas de HelloCrowdfunding avec Laurent Altmayer

HelloCrowdfunding est un agrégateur de projet crowdfunding immobilier. Un agrégateur recense tous les projets qui existent dans la promotion immobilière, permet de rassembler tous les chiffres disponibles pour indiquer les tendances du marché grâce à des baromètres. Il regroupe tous les projets du marché.

Journaliste : Depuis combien de temps existe le crowdfunding en France ?

L.A : Il existe depuis 2011. Lymo est le pionnier sur le marché francais. Lymo a été financé par la communauté Wiseed. Mais le crowdfunding connait son vrai lancement en 2014. Lymo est par ailleurs un cas à part sur le marché, ils sont une plateforme et promoteur immobilier. En général les plateformes de crowdfunding immobilier sont des intermédiaires entre les investisseurs et les promoteurs immobiliers.

Journaliste : Combien de plateformes trouve-t-on sur le marché ?

L.A : Une trentaine. Mais toutes n’ont pas l'agrément délivré par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF). Il est conseillé de se limiter aux plateformes détenant cet agrément.

Bon à savoir

Il existe trois agréments sur le marché :

  • CIP (Conseiller en Investissement Participatif) : actions ou obligations (crowdfunding) ;
  • IFP (Intermédiaire en Financement Participatif) : prêt (crowdlending) ;
  • PSI (Prestataire de Services en Investissement) : lever des sommes plus importantes (crowdfunding).

Journaliste : Parlons des projets. Est-il déjà arrivé que certains projets n’aboutissent pas ?

L.A. : Non. Il est possible qu’un projet n’atteigne pas le palier prévu dans un temps donné. Dans ce cas, on allonge la durée de collecte.

Les projets sont assez exhaustifs, ce sont des projets viables vérifiés en amont. La collecte se fait très facilement. Il y a très peu de défaut entre la collecte et la sortie.

Sur 437 projets lancés, 137 sont déjà remboursés. Pour un placement financier, le remboursement est assez rapide puisqu'il faut compter entre 18-24 mois pour toucher le rendement.

Journaliste : A qui s'adresse le crowdfunding ?

L.A. : A tout le monde. Tous ceux qui ont une épargne et qui veulent réaliser un placement financier de court terme peuvent se tourner vers le crowdfunding immobilier. Le ticket d’entrée est de 100€ pour un rendement de 10%.

De plus en plus de projets remboursés crédibilisent le financement participatif. Beaucoup de ménages sautent le pas et commencent à investir. C’est une donation sur courtes durées avec un bon rendement.  

Journaliste : SCPI, Pinel, ou crowdfunding, quelles différences ? 

L.A : Les SCPI ou investir en Loi Pinel ont toutes les deux un point commun : ce sont des investissements immobiliers à long terme.

Le crowdfunding est un investissement à court terme, ce qui est attrayant pour beaucoup d’épargnants.

L’Etat a intérêt à favoriser le crowdfunding car il permet de construire des logements neufs, même des logements sociaux. Il dynamise l’emploi, le social et le logement. Il a donc les mêmes objectifs que la loi Pinel.

Journaliste : Flat Tax de 30%, bonne ou mauvaise chose ?

L.A : En 2018, le président Macron veut introduire la flat tax de 30%, ce qui est une bonne chose pour les investissements immobiliers. C’est un signal positif pour les classes moyennes et supérieures pour ceux qui veulent investir de l’argent.

Château de Meauce

Participer à la rénovation du chateau de Meauce

Château de Meauce, avec Cédric Mignon, propriétaire 

Le château de Meauce fait la fierté du département de la Nièvre (Bourgogne-Franche-Comté). Avec son architecture de l’an 1000 et sa forme ronde, il a été racheté en 2016 par Cédric Mignon et sa femme pour le restaurer. Pour cela, ils font appel aux bénévoles et aux donateurs pour entreprendre au plus vite la restauration de la bâtisse. Ils font partis d’une nouvelle forme de financement participatif  « Château Challenge » qui est la rénovation de quatre châteaux.

Journaliste : Comment avez-vous eu l’idée de faire appel au financement participatif ?

C.M. : C’était il y a un an lorsque nous avons fait l’acquisition du château. C’était une bâtisse qu’il était possible de restaurer, de sauver.

Au départ, mon épouse et moi voulions acheter une ferme carrée avec une forteresse. Et nous sommes tombés sur ce château à l’environnement naturel parfaitement conservé. Nous avons eu un coup de cœur, nous sommes tombés sous le charme bien que cette vieille demeure soit trop ronde et pas assez carré.

Malgré tout, malgré ses rondeurs, nous l’avons acheté. Nous sommes très sensibles au naturel, à cette nature intact et vierge et à cette architecture si belle ainsi qu’à son histoire. La bâtisse était complète, mais il y avait beaucoup de travaux à réaliser.

Journaliste : Et donc vous avez eu besoin d’argent. Comment avez-vous entendu parler du crowndfunding ? Et surtout pourquoi avoir choisi cette solution plutôt qu’une autre ?

C.M. : Nous n’avions pas envie de prendre un crédit, parce que nous pensions qu’il était intéressant d’en faire un vrai projet collectif, « réanimons le château de Meauce ».

Le projet s’élevait à 850 000€ de travaux. Nous avons décidé de faire appel au financement participatif pour rassembler 5% de cette somme. Nous avons donc besoin de 10 000€ minimum, mais nous voudrions atteindre 20 000€.

Journaliste : Quelles contreparties puis-je espérer en tant que donateur ?

C.M. : Rappelez-vous qu’il s’agit de dons. Il n’y a pas de retour sur investissement ou rendement ou profit. Cependant le don est déductible d’impôts à partir de 50€. Et depuis la plateforme Dartagnan, le don a quelque chose d’officiel.

Je pense néanmoins que les gens ne font pas des dons dans ce but (avoir un avantage fiscal), mais bien parce qu’ils veulent soutenir une cause. Voilà pourquoi nous leur proposons une aventure unique, celle de partager une tranche de vie avec nous et la possibilité de suivre l’avancement des travaux du château.  Cette expérience unique se déroule dans un cadre toujours intime, comme celle de passer une nuit dans le château.

A partir de 500€ de dons, qui après réduction fiscale ne représentent plus que 170€, vous pouvez passer une nuit au château et une journée pendant laquelle on partage l’histoire des travaux, entre joie et peine. Alors 170€ ne me semblent pas plus cher qu’une nuit dans un hôtel cinq étoiles. Pour une vue d'ensemble des contreparties, jetez un oeil au tableau ci-dessous :

Journaliste : Un dernier mot sur le crowdfunding ?

C.M : Nous voulions avoir le plus de donateurs possibles. Et nous avons réussi. Il faut savoir que le crowdfunding doit se faire sur une durée limitée, un an est déjà trop long pour récolter des fonds. Nous avions le choix entre un et trois mois. Nous avons lancé le projet sur 60 jours.

Journaliste : Auriez vous une anecdote sur le château de Meauce ?

C.M : Le château de Meauce est une histoire de piraterie royale qui tourne mal.

Traversé par la Grande et la Petite Histoire, on se souviendra qu’Hugues de Meauce épousa la petite fille d’Hugues Capet qui pendant une croisade devint prisonnier des Sarrazins. Il reviendra avec les yeux crevés dans sa résidence de Meauce.

Journaliste : Et quelle est la petite histoire ? 

C.M : La petite histoire est une histoire de briganderie. Cette bâtisse a été inhabituellement construite sur un rocher, près d’un sol sableux, au bord d’une rivière. Sur la rivière Allier, du 13ème au 14ème siècle, les seigneurs avaient un droit de commerce (péage) et un droit de justice. C’est-à-dire que lorsque les bateaux s’échouaient sur la rive, les seigneurs pouvaient récupérer les cargaisons. Ce droit de justice ou droit d’épave leur a amené une certaine richesse et pas grâce aux guerres.

Sauf qu’en 1540, les commerçants se sont plaints auprès de Charles VII afin qu’il retire le droit d’épave aux seigneurs. Et c’est ce que le Roi fit.

Les seigneurs de Meauce n’avaient jamais appris à cultiver la Terre, ils n’avaient pas de culture agricole. Ils ont connu une lente décrue qui a mené à la vente du château aux enchères en 1690.

C’était un maitre des forges qui faisait partie de la nouvelle famille aristocratique qui a acheté l’enceinte pour pouvoir prétendre d’une longue génération de seigneurs.  

Journaliste : Donc ce doit être le destin du chateau, une histoire d'adoption qui le poursuit entre Adopte une famille et adopte un château ? 

C. M. : Oui on peut dire cela. Auparavant, on adoptait un antécédent royal pour redorer le blason de la jeune aristocratie. On pouvait alors confondre les blasons. Acheter une maison royale à un point stratégique c’est donc adopter les propriétaires.

Journaliste : Quel est le futur du château ?

C.M : Nous faisons beaucoup de sondage pour savoir ce qui intéresserait les gens. Nous voulons en faire un lieu à vivre, un château de plaisir. Mais nous souhaitons louer le château pour les vacances, comme on loue une maison à court terme.   

Nous avons organisé un concert médiéval, une redécouverte des jardins médiévaux et de la renaissance, des pique-niques sur la place de la rivière, des conférences ésotériques, des expositions photos sur la faune et la flore des alentours ainsi que la recherche sur cet écosystème parfaitement préservé.

En 2020 nous voulons ouvrir le château aux visites. 

Parmi les projets qui peuvent arriver, il peut y avoir des soirées chasseur de fantômes en groupe ou des escape game historique, un jeux d’enquête médiévale…

Le château de la Mothe-Chandeniers avec Julie Texier

Mothe-Chandeniers : financement participatif

La Mothe-Chandeniers aux prémices de l'hiver

Devenir châtelain pour 50€ c’est possible pour la Mothe-Chandeniers. Et au 1er décembre 2017, 500 000€ ont été collectés. Et cela n’aurait pas été possible sans les plateformes Adopte un château et Dartagnan qui ont cru à l’originalité du projet et au romantisme que dégage ce château.

L’association des amis de la Mothe-Chandeniers dont Julie Texier est la porte-parole, est à l’origine de ce projet de crowdfunding. L'association a pour cela approché Monsieur Marquis, délégué de Adopte un château et de Monsieur Delaume, co-fondateur de Dartagnan avant de se lancer dans l'aventure.

Journaliste : Il n’est donc plus possible d’acheter une part et de devenir Co-châtelain ?

J.T. : Le projet dure jusqu’au 25 décembre 2017 et tous ceux qui font des dons jusqu’à cette date auront une part du château. Ensuite nous poserons les termes de la SAS en février.

Journaliste : Et justement, en achetant une part, suis-je automatiquement actionnaire du château ?

J.T. : En versant une somme supérieure ou égale à 50€, vous achetez une part dans le château. Pour entrer dans la société, il faut verser 1€ de plus, soit 51€.

Journaliste : Peut-on défiscaliser les dons ?

J.T. : En effet jusqu’à 50€ on est donateur ou mécène. Mais il n’y a pas de réduction fiscale car le projet n’est pas reconnu auprès de la préfecture. Il faut monter un dossier officiel pour faire appel aux dons qui seront reconnus par l’Etat et donc déductibles d’impôts. La Mothe-Chandeniers est un projet d’achat et donc ne fait objet d'aucune réduction fiscale.

Journaliste : Comment puis-je m’imaginer concrètement le conseil démocratique en SAS en tant que co-chapelain ?

J.T. : Pour les 6 500 actionnaires ou plus, ils pourront décider par questionnaire en ligne de certains travaux sur la plateforme collaborative. Nous voudrions que vous suiviez les réunions du comité en live, par webcam.

Journaliste : En tant qu’actionnaire, ai-je des obligations comme devoir à reverser un montant à hauteur de mes actions pour les travaux du château ?

J.T. : Non. Vous êtes astreints à payer les frais de fonctionnement (taxes) qui sont des frais fixes et que nous avons fixé à 20 000€ par an. Bien sur ces 20 000€ sont divisés par nombre de part.

Vous êtes de plus engagé à hauteur de 1€, donc vous n’avez pratiquement pas de frais. Par ailleurs, vous n’êtes pas solidaires, vous pouvez voter les travaux mais vous n’aurez pas à les payer.

Journaliste : Et si je voulais revendre mes parts ?

J.T. : Nous allons mettre en place un système de revente des parts entre actionnaires. Nous ne voulons pas avoir d’actionnaires majoritaires pour rester entre les membres de la même communauté pour qu’ils voient évoluer le projet. Nous proposerons donc la part à un autre de nos actionnaires (en vérifiant qu'il ne soit pas déjà un gros investisseur) car pas d'actionnaires majoritaires, pas de pagailles, limitation au maximum des risques.

Journaliste : Et s’il y a du profit, est-ce que les actionnaires pourront toucher leur part ?

J.T. : S’il y a des dividendes, nous les verseront aux actionnaires à hauteur de leur apport. Mais ce que nous souhaitons c’est sauvegarder le patrimoine et pas faire de bénéfices.

Ce que nous voulons pour le futur du château c’est le rénover, stabiliser les fondations, solidifier les escaliers encore en place.

Journaliste : Pourquoi avoir fait appel au crowdfunding ?

J.T. : Le crowdfunding mobilise les gens. C’est une démocratisation du patrimoine lancée par Dartagnan. S’engager pour le patrimoine est quelque chose qui a séduit beaucoup de monde. Ce sont eux qui décident quel projet va être soutenu. Chacun verse 50€ pour une part ou 60€ pour recevoir le pack cadeau d’adopte le château.

Au début on ne pensait pas que ça marcherait aussi bien. Mais finalement ce sont les petits dons qui sauvent le patrimoine. Bien sûr, on peut obtenir des aides si on fait classer le château.

La Mothe-Chandeniers

La Mothe-Chandeniers sous un autre angle

 

Journaliste : Une anecdote à partager ?

J.T. : Le château était plutôt une résidence secondaire. Donc la seule histoire que je connaisse c’est celle de cette vierge Marie que François 1er voulait emporter à Fontainebleau, après avoir passé une nuit à la Mothe-Chandeniers, une histoire de haut brigandage. Finalement cette statue est à la cathédrale de Poitiers.

Journaliste : Quel est le futur du château ?

J.T. : Ce que nous voulons pour le château c’est le rénover, stabiliser les fondations, solidifier les escaliers encore en place. L’année prochaine on voudrait l’ouvrir au public. Il sera aussi ouvert aux demandes pour clips ou tournages. Ce château sera un moteur économique. Nous voulons en faire un objet marketing afin de faire perdurer la Mothe-Chandenier.